Live for Good est un projet né en 2015 à l’initiative de Jean-Philippe Courtois, président des ventes mondiales de Microsoft. Le principe ? Accompagner des jeunes de tous horizons dans l’entrepreneuriat social et fédérer un écosystème engagé. Une volonté de soutenir ceux qui veulent changer le monde, en hommage à son fils disparu Gabriel.

A qui s’adresse Live for Good ?

A tous les jeunes de moins de 30 ans, diplômés ou non qui portent une idée d’entrepreneuriat social. Les jeunes en décrochage scolaire, en situation de handicap, issus d’un environnement difficile sont des cibles affirmées de ce projet. Nous en accueillons près de 40% grâce à nos contacts avec différentes associations et ONG. L’enjeu est de contribuer à l’égalité des chances. Cette diversité est fondamentale dans le social business tel qu’il a été envisagé par Muhammad Yunus, créateur de ce qui est maintenant la micro-finance. Il est une voie de développement qui défend la réconciliation entre l’économique et le social, qui évite le clivage entre associations, ONG et entreprises.

Notre mission consiste à révéler le potentiel de jeunes venus de tous les horizons par l’entrepreneuriat social et numérique

Comment fonctionne ce projet ?

Nous avons créé le programme Entrepreneurs for Good qui soutient des projets sélectionnés sur dossier. Les propositions doivent avoir un impact social mesurable, comme par exemple le volume de plastique économisé, le nombre de personnes formées à un geste citoyen… Tout d’abord, 50 jeunes sélectionnés sont accueillis en résidentiel pendant trois mois sur un campus co-créé avec le Centre européen de développement des cadres (Cedep) qui existe depuis près de 50 ans et regroupe 25 très grosses entreprises (Total, Sanofi, Renault, etc.). Les porteurs de projet bénéficient de plus de 80 heures d’atelier en groupe pour travailler sur le leadership positif et apprendre ce qu’il faut savoir pour créer une startup sociale. Le numérique est notamment une thématique importante car il bouleverse le rapport aux clients, au marché, à la conception et à la distribution des produits. Or sur ce point, les associations et ONG accusent un peu de retard par rapport aux entreprises.

Et au terme de ce campus ?

Cinq candidats sont sélectionnés par un jury composé de membres comme Marie Trellu-Kane, fondatrice d’Unis-Cité, Pierre Dubuc, fondateur d’OpenClassrooms… Ils sont récompensés par le prix Gabriel qui consiste à les doter d’une bourse de 10 000 euros et d’une incubation de 8 mois au sein de Schoolab afin qu’ils puissent se consacrer à leur projet. Il comprend aussi un voyage d’une huitaine de jours aux Philippines pour leur faire découvrir une association locale qui a réussi à sortir plus d’un million de personnes de la pauvreté en créant un écosystème de social business. Tous les jeunes, lauréats ou non bénéficient durant un an de l’accompagnement d’un Coach for good, un professionnel de l’entreprise qui a aussi une expérience de l’organisation sociale.

L’ambition de Live for Good est de créer ce type d’écosystème?

Il y a la volonté de donner aux jeunes la capacité de lancer et de s’épanouir dans une activité qui a du sens et peut changer le monde. Il y a aussi l’envie de renforcer la diversité dans l’entrepreneuriat sans laquelle il ne sera pas possible d’innover. Mais, quand on est seul, on n’est rien. C’est pourquoi nous essayons de catalyser un écosystème avec ce que nous appelons les Ambassadeurs for Good, des ONG et fondations qui touchent des centaines de milliers de jeunes en France, les entreprises, qui ont envie de nous accompagner, et les Coach for good qui donnent de leur temps, de leur énergie.

Tout cela compose l’écosystème Live for Good riche d’engagements et de bienveillance.

Fédérer ces énergies autour de ces initiatives, parvenir à accomplir des choses assez incroyables, même avec de petits moyens, est une grande source de satisfaction.

A relire : L’interview de Franck Renaudin : Faire prospérer l’entreprise sociale

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Jean-Philippe Courtois
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