Faire de la tech un secteur inclusif, c’est toute la philosophie de l’école Ada Tech School créée en 2019. Après Paris et Nantes un nouveau campus ouvre ses portes à Lyon. À l’initiative de ce réseau d’écoles, Chloé Hermary, entrepreneure portée par la volonté de permettre à tous les talents d’accéder aux opportunités d’emploi de la tech. Elle explique pour Valeurs d’entrepreneurs les grands principes de la pédagogie de l’école et leur rayonnement au sein des entreprises.
De quel constat est née Ada Tech School ?
Du constat que le secteur de la tech peut offrir une place à chaque talent. C’est le fruit d’une réflexion de longue date. Pendant mes études en école de commerce, j’avais créé un premier projet, Talent.me, motivé par le constat qu’une orientation de mauvaise qualité est un énorme gâchis humain, social et économique. Il s’agissait d’une plateforme à destination des lycéens leur permettant de faire le point sur leurs compétences avant de s’engager dans des études supérieures. Avec Ada Tech School, j’ai poussé plus loin la réflexion, convaincue que le cœur du problème se trouve dans la manière dont sont perçus et envisagés les talents, avec des réflexes qui limitent l’ouverture à les profils différents, mais aussi celle dont est pensé l’enseignement.
Quelle offre propose Ada Tech School ?
L’idée était de réinventer l’éducation pour permettre aux élèves d’avoir accès à une solution de formation où ils sont pleinement acteurs, où ils apprennent à travailler ensemble, à développer des compétences nécessaires aux entreprises et au monde de demain et à les autoévaluer.
La formation est conçue par des professionnels
La formation est conçue par des professionnels et intègre des masterclasses avec des entreprises. Nous développons un état d’esprit d’expérimentation par l’erreur qui est très important dans le monde professionnel. Pour cela nous construisons un cadre d’apprentissage sécurisé, un safe space dont sont exclus compétition, sexisme, discrimination, harcèlement… et favorisés l’autonomie, l’empathie, l’écoute et la confiance en soi. C’est indispensable pour créer un environnement inclusif.
En quoi Ada Tech School est-elle une école inclusive ?
Nous essayons ainsi d’attirer au sein de l’école des profils très diversifiés, souvent éloignés de l’emploi, avec une attention particulière portée aux profils féminins. Cela pose la question du sourcing des talents, un sujet sur lequel nous avançons avec Pôle emploi sur la base de bilans de compétences mais aussi en diffusant de l’information. L’objectif est de mieux expliquer ce que sont les métiers de la tech, en quoi ils sont utiles et sur la manière dont nous recrutons à l’école car nous ne le faisons pas sur le diplôme.
Nous ne nous arrêtons pas à des compétences techniques
Nous ne nous arrêtons pas à des compétences techniques qui seraient des facteurs de légitimité, mais plutôt sur les capacités de la personne en termes de proactivité, de capacité à aller chercher de l’information.
Quels sont les grands enseignements que vous tirez de l’aventure Ada Tech School ?
Le premier est que dans l’offre que nous proposons l’approche locale est déterminante. Avec la Tech on rêve à grande échelle car ses particularités le permettent, mais conserver une approche à l’échelle locale est déterminante. Les écoles construisent ainsi leur stratégie de recrutement des élèves. Cette approche locale permet de développer des choses intéressantes. Le second est que l’inclusion est un sujet qui ne peut pas s’arrêter aux portes de l’école. L’entreprise a un rôle important à jouer et doit pleinement se saisir de cette question. Elle doit s’interroger sur la manière dont elle intègre la diversité et la différence, des profils, des parcours, des capacités…, qui sont aussi des éléments déterminants afin de pouvoir s’adapter et gérer des crises. Il faut recruter des alternants et prendre le temps de bien les accueillir et les accompagner. Quand on parie sur ces profils moins classiques il y a un important retour sur investissement en termes de reconnaissance et donc de fidélité !
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