En plus d’être une des plus grandes entreprises adaptées françaises, avec 550 employés et plus de 17 millions d’euros de chiffre d’affaires, Bretagne Ateliers se distingue côté organisation par la mise en place d’un véritable management participatif, le projet CRISTAL. Une initiative qui donne sa place à chacun.

Les principes et les valeurs de CRISTAL

Ses valeurs se déclinent dans ses initiales : Convivialité – Rigueur – Implication – Simplification – Tous ensemble – Amélioration – Longévité. « Notre management consiste à placer l’homme au cœur de notre organisation, à le rendre acteur de l’évolution de son poste de travail et de son environnement » explique le PDG Daniel Lafranche. Chaque salarié est ainsi lui-même entrepreneur du progrès permanent et participe à l’amélioration des postes, des conditions de travail, des performances de son secteur.

Concrètement, les secteurs de production sont divisés en « territoires » appelés villages, comptant environ 12 personnes et travaillant sur des sujets liés à la qualité, la productivité, l’ergonomie, la sécurité, l’organisation ou encore l’environnement. Dans chaque village, on trouve un pilote coopté par ses collègues et par la direction. Sans position hiérarchique, il est soutenu et accompagné dans ses actions par un parrain qui est le plus souvent le responsable hiérarchique.

Le village se réunit en général une fois par semaine. Chacun signale un problème, émet une suggestion, les note sur un tableau et essaie de trouver une solution. Par exemple, si un salarié a un problème d’éclairage sur son poste de travail, une action d’amélioration est aussitôt mise en œuvre, portée par un responsable qui fait partie du village. Ce responsable pourra d’ailleurs solliciter l’intervention d’un autre service, par exemple la maintenance. Selon la nature du problème, la solution est en général trouvée en 1 à 4 semaines et la démarche fait ainsi aujourd’hui intégralement partie de la production.

Et les résultats se sont vite fait sentir. « Ils portaient au départ sur le quotidien, l’amélioration de l‘ordre, la propreté. Les ateliers se sont métamorphosés et ont été rapidement visibles. Puis petit à petit, les salariés ont pris conscience que ça allait bien au-delà du visuel. La communication s’est améliorée et chacun a gagné en autonomie.La dynamique collective a œuvré, tirant vers le haut les différents villages, pour les conduire naturellement vers l’exigence. »

Un modèle transposable

« Cette méthodologie n’est pas nouvelle, bien des entreprises se sont essayé au management participatif mais rares sont celles capables de le faire durer » précise Daniel Lafranche. « Si notre entreprise y parvient, c’est sans doute parce qu’elle mise sur le collectif et non sur l’individuel ».
 La reconnaissance du travail accompli va au groupe sous des formes toutes simples : visite des villages par le comité de direction, évaluation des actions par des auditeurs internes, « affichage » dans le journal interne et, mise en avant des villages dynamiques et des bonnes astuces lors des visites externes de notre entreprise.

Pour Daniel Lafranche, la méthodologie CRISTAL peut être adaptée dans toute entreprise, pour peu qu’elle s’en donne les moyens : « toute entreprise qui fait le choix de donner la parole à ses salariés, de prendre en compte leurs idées, de leur permettre de les réaliser, peut mettre en place ce modèle de management. Il donne du sens au travail et c’est bien là l’important. »

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Le regard de Bruno Rousset

Au-delà de l’engagement social, cette rencontre montre l’importance de la considération dont un entrepreneur doit faire preuve à l’égard de ses salariés. Comme l’explique Daniel Lafranche, le fait d’impliquer ses salariés autour des problématiques qui les concernent permet non seulement d’avoir un regard plus précieux pour tout ce qui concerne l’amélioration et l’optimisation de la production, mais également de mettre en place un climat collaboratif plus motivant pour les salariés. Dans le cadre de travailleurs en situation de handicap, cela permet d’installer de la confiance et de l’estime chez des personnes qui peuvent avoir été éloignées de l’emploi et souvent exclues socialement. Mais ceci est valable pour toute entreprise.

Toutes les situations sont différentes, mais je suis persuadé qu’on ne peut plus diriger sans réellement prendre en compte l’avis des gens qui produisent. C’est ce qu’expliquait parfaitement Jean François Zobrist, qui a mis en place un modèle d’entreprise reposant sur le principe qu’il ne peut y avoir de performance sans bonheur, et que pour être heureux, il faut avoir la liberté de s’auto-organiser… Ce n’est pas quelque chose qui est naturel dans le monde de l’entreprise en France, mais il faut savoir oublier parfois ses « réflexes » et réfléchir différemment.

Bretagne Ateliers, une entreprise comme les autres finalement ? A bien des égards, oui. C’est une entreprise qui a atteint une taille critique, et qui doit réagir comme toute entreprise sur un marché. Là où Daniel Lafranche montre qu’il est un entrepreneur comme les autres, c’est lorsqu’il explique lui aussi devoir mettre en place des logiques de diversification de ses activités. Comme toute entreprise, s’il veut perdurer, il doit adapter son entreprise à la demande, aux besoins de ses clients et aller chercher de nouveaux marchés.

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Daniel Lafranche
Président Directeur Général
Société
Bretagne Ateliers
Date de création
1975
Effectifs
550
Chiffre d'affaires
17,2 M€

Logo Bretagne Ateliers par Daniel Lafranche, pour le blog Valeurs d'Entrepreneurs de Bruno Rousset