Le Groupe Mondial Tissus, c’est une place de leader de vendeur de tissu au mètre, 121 magasins en France et en Belgique, et une mobilisation très active sur le développement d’actions durables. Rencontre avec Bernard Cherqui son directeur général qui explique la manière dont le Groupe investit la RSE et fait le point, en tant que membre de la Fédération française de l’habillement (FNH), sur l’actualité de la filière.

De quelle manière le Groupe Mondial Tissus s’est-il emparé de la question de la RSE ?

Je préfère parler d’entreprise responsable et durable que de RSE. Cela s’est construit progressivement autour de notre métier de vendeur de tissu au mètre, de notre rôle de leader sur ce marché et fait partie intégrante de notre stratégie d’entreprise. Au cœur de cette approche, il y a notre engagement de longue date en faveur du Do It Yourself, c’est une composante forte de notre activité. Nous encourageons et aidons les clients à créer eux-mêmes leurs produits avec les tissus qui leur plaisent. Un autre levier d’action important depuis près de deux ans est le marché de l’occasion.

Un autre levier d’action important est le marché de l’occasion.

Nous vendons des machines à coudre de seconde main après les avoir reconditionnées, organisons les « Puces couturières » où les clients viennent échanger des tissus sur les parkings de nos magasins, nous permettons également de rapporter le tissu acheté et de l’échanger s’il ne convient plus, même s’il a été découpé. Actuellement nous développons le patron 0 déchet. Et dans les prochains mois, nouveauté, nous allons développer un projet de récupération des tissus par nos magasins. Tous les types de tissus seraient récupérés, en échange d’une récompense, puis triés par nos soins avant d’être recyclés, proposés sous forme de coupons ou utilisés pour des ateliers de couture. L’année dernière nous avons formé 30 000 personnes dans nos ateliers couture en magasin et proposons de nombreux tutoriels. Nous développons aussi des partenariats, par exemple avec le Groupe Tremplin et ses entreprises d’insertion auxquelles nous demandons beaucoup de travaux autour du tissu, de la conception. Nous souhaitons également développer un partenariat avec Emmaüs pour les aider à donner une seconde vie aux produits.

Les actions sont foisonnantes, comment alimenter une telle dynamique ?

Ce que je n’ai pas voulu faire c’est nommer un responsable RSE qui allait aller à la rencontre de chacun, etc. Pour moi cela ne pouvait être qu’une réflexion collective. J’ai donc demandé à mon comité de direction qui intègre les ressources humaines, le marketing… de réfléchir à cette question de responsabilité et de durabilité dans le cadre de séminaires. C’est l’équipe de direction qui a travaillé sur le sujet et qui a la chance de compter une direction marketing très mobilisée sur ces sujets, ce qui nous a notamment permis de remporter un Trophée de la mode circulaire il y a deux ans. Tout cela se nourrit aussi de la mobilisation des collaborateurs qui s’impliquent dans des actions comme « Courir pour elles », le challenge « À vos baskets » contre le cancer. Ils n’hésitent ni à faire des kilomètres pour de bonnes causes, ni à effectuer des petits gestes au quotidien qui nous ont permis de diminuer de 10% notre consommation d’énergie en complément de l’investissement pour équiper les magasins d’ampoules LED. Ils sont incités à être moteurs d’actions engagées. Mais toutes doivent s’articuler autour de la stratégie de l’entreprise, sinon on tombe vite sinon dans le gadget.

Vous êtes un acteur engagé dans une filière qui est souvent montrée du doigt, de quelle manière les choses évoluent-elles ?

Il est évident que c’est plus simple pour nous dont la moitié des tissus est produite entre France et reste de l’Europe que pour celui qui les fait produire à l’autre bout du monde. Mais la filière est activement mobilisée.

La filière est activement mobilisée.

Je peux en témoigner en tant que membre de la Fédération française de l’habillement (FNH). Mais c’est un changement de grande envergure qui s’amorce et qui demande du temps. Ceci est la conséquence du fait qu’il n’y a pas d’industrie textile en France, donc même si vous rêvez de tout faire en France, vous ne pouvez pas. Ce n’est pas une question de savoirs, c’est une question de moyens. La filière se concentre donc déjà aujourd’hui sur des systèmes qui permettent d’utiliser moins d’eau dans ses process, de limiter les transports et devient de plus en plus exigeante sur les conditions sociales de production. Aujourd’hui, dans les réunions avec les dirigeants du textile, 50 % des sujets évoqués sont des sujets liés en lien avec la RSE au sens large.

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Photo de Bernard Cherqui, directeur général de Mondial Tissus
Bernard Cherqui
Directeur Général
Date de création
1981
Clients
8 M.

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