A 23 ans, Pierre Kosciusko-Morizet crée son entreprise. Il sort alors tout juste de HEC et revient des Etats-Unis où il a su saisir l’idée qui allait faire le succès de PriceMinister. Il se lance en 2000 avec une détermination qui semble ne l’avoir jamais quitté. Et un certain nombre de convictions qui ne semblent pas s’être érodées sur l’autel de la réalité entrepreneuriale mais qu’il défend, toujours, avec une vigueur saisissante.
Notamment, PKM est un chantre de l’actionnariat salarié. Il en défend la cause et en a testé la mise en place qui, pour être parfois difficile et frustrante, n’en reste pas moins selon lui une très bonne façon d’ « aligner les intérêts » des acteurs de l’entreprise. S’il a revendu PriceMinister l’année de ses dix ans au groupe japonais Rakuten dans la perspective de booster sa croissance, le jeune dirigeant pilote encore sa société. Et déploie son énergie à la faire grandir, tout en se « battant » pour un capitalisme plus humain et une entreprise moins inégalitaire.
Créer son entreprise…pour être heureux ?
Partager la valeur créée
Ne gâchons pas la crise
Gérer le temps
La vision après-vente

Le regard de Bruno Rousset
Créer de la valeur à partager
Lorsque j’ai croisé Pierre Kosciusko Morizet dans le cadre du Collectif « Ne gâchons pas la crise » , j’ai immédiatement été frappé par la cohérence et le bon sens de son exposé sur l’entreprise. Pour transformer le rapport des salariés à l’entreprise, Pierre, qui croit aux vertus d’un capitalisme de partage, préconise de les associer au capital et de les faire entrer, simultanément, en co-responsabilité. Là où d’autres préconisent une stricte séparation du capital et du travail, Pierre revendique d’impliquer les collaborateurs dans l’économie même de l’entreprise. Le capitalisme de Marx est celui de l’aliénation. Celui de Pierre est dominé par la réappropriation responsable du capital. Le tout dans une vision long terme, sans laquelle l’entreprise finit par se perdre et voit se dissoudre, progressivement, les motivations profondes des collaborateurs.
L’alignement des intérêts des différentes parties prenantes de l’entreprise par le biais de l’actionnariat des salariés, même s’il ne peut être considéré comme un système universel, est une formule efficace. Elle est par ailleurs parfaitement adaptée aux entreprises de croissance positionnées sur des secteurs hyper-concurrentiels et nécessitant une réactivité hors normes. PriceMinister en est le modèle, qui a su allier un management de la durée et une capacité d’adaptation au quotidien. Cette entreprise, bien valorisée, a su montrer, ainsi, que le partage est payant.